Description :
"L’abbaye date de l’ère carolingienne (XIe et XIIe siècles). Il ne demeure aujourd’hui que des vestiges et un exceptionnel bâtiment « le Trésor roman ». Cet édifice en forme de donjon carré servait de dépôt aux archives et objets précieux du monastère. Le site paysager comporte également un long et beau bâtiment appelé « grands greniers » qui servait d’hôtellerie à l’abbaye.
Fondée, selon la légende, par Charlemagne en 780, l’abbaye de Nanteuil, dédiée à Saint-Benoît est mentionnée pour la première fois à l’Eglise Saint-André de Bordeaux, siège de l’archevêché, le 27 novembre 858. Détruite au IXe siècle par les Normands, l’abbaye a été restaurée et la vie monastique rétablie à la fin du Xe siècle par le Duc d’Aquitaine, Comte de Poitiers, avec son allié le Comte d’Angoulême.
L’abbatiale dédiée à Notre-Dame est construite en 1046 grâce aux maîtres du Château de Ruffec. Le monastère prend alors la dénomination de Saint-Benoît et Notre-Dame de Nanteuil. Elle connaît un rayonnement et une prospérité jusqu’au XIVe siècle grâce, notamment, au culte des reliques qui attire de nombreux visiteurs et pèlerins. Le plus illustre d’entre eux fût sans doute Philippe IV le Bel, Roi de France.
Les historiens nous rapportent que le 6 décembre 1303, le souverain accompagné de la Reine Jeanne de Navarre, de ses enfants (dont trois futurs Rois de France et une future Reine d’Angleterre) et de sa cour, soit plus de trois cents personnes, fait étape à l’abbaye Saint-Benoît et Notre-Dame de Nanteuil. Le 11 décembre 1304, Bertrand de Got, Archevêque de Bordeaux couronné Pape en 1305, rend visite à l’abbaye de Nanteuil.
Au XIIIe siècle l’abbé décide de fixer une population autour du monastère en créant un prieuré avec la construction de l’église Saint-Jean Baptiste et en offrant la fontaine Saint Jean aux habitants et aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. La communauté compte alors une centaine de moines. Pendant la Guerre de Cent Ans il est fait mention en 1415 d’un incendie et de la présence des soldats de Charles VII dans l’abbaye en 1442. Une liste établie par l’Abbé Aymeri II Texier, en 1469, mentionne la dépendance à l’abbaye de quarante et une églises et chapelles privées et d’un réseau de vingt et un prieurés essentiellement en ruffécois, dont les villages composent aujourd’hui la commune de Nanteuil, s’étendant jusqu’à Saint-Emilion.
La vie religieuse s’éteint en 1770 et l’abbatiale sert de carrière de pierre. De ce monument demeure les vestiges des murs du bras sud du transept du mur de la nef et du portail. Les fondations ont été mises à jour lors de fouilles menées de 2011 à 2018 et dont les résultats sont en cours de valorisation. Deux monuments spectaculaires subsistent dans le cadre serein du parc de l’abbaye, la tour du Trésor en forme de Donjon de la fin du XIIe ou début du XIIIe siècle dont le rôle questionne encore les chercheurs et les Grands Greniers dont la création au XIIIe siècle est sans doute due à la nécessité d’accueillir des visiteurs importants. Des blasons des seigneurs locaux, mais également du Roi de France et du Royaume de Castille et Léon, ont été peints à la fin du XIIIe siècle dans ce bâtiment. Ils sont inaccessibles aux visiteurs mais un magnifique travail au point de croix les expose dans une salle des Grands Greniers."
Description :
Venez visiter le complexe monastique carolingien : vestiges de l'abbatiale construite vers 1046, du Trésor, emblème de l'abbaye de la fin du XIIe et des Grands Greniers, probable hôtellerie...
Description Longue :
### Venez visiter le complexe monastique carolingien : vestiges de l'abbatiale construite vers 1046, du Trésor, emblème de l'abbaye de la fin du XIIe et des Grands Greniers, probable hôtellerie...
Une campagne de fouilles menée de 2011 à 2017, conduite par le bureau d’investigations archéologiques Hadès sous la direction de Jean-Luc Piat, puis de Patrick Bouvart, a permis l’exhumation de nombreux objets dont la valorisation est en cours.
Le gisant d'un chevalier du XIIIe siècle est visible dans la salle du musée sur le site de l’abbaye de Nanteuil-en-Vallée. La découverte de trois crosses d’abbés revêt un caractère exceptionnel.
A l’origine enrobées dans de l’argile et des produits de corrosion, ces crosses (non visibles pour l'instant sur le site hormis dans le cadre d'une vidéo) ont été magnifiquement restaurées à l'aide d'un financement de la DRAC. Ce sont des objets précieux dont le matériau de base est le cuivre qui est recouvert d’une couche d’or et parfois d’émaux de différentes couleurs. Elles présentent les caractéristiques d’une réalisation par les Ateliers du Limousin, dont l’activité portera la province au sommet d'une production qui se diffusera dans toute l'Europe au XIIIe siècle.
Une exposition de métiers d'art aura lieu sur le site de l'abbaye le dimanche.
Conditions :
Gratuit. Entrée libre.
